En ce vendredi 23 Juillet, si question météo, la pression atmosphérique était légèrement
tombée sur Mont de Marsan, l’autre pression, celle sur Thomas était bien
présente. L'anniversaire de ses dix années d’alternative, célébré lors de cette corrida, était inscrit comme le rendez-vous majeur de sa temporada.
Mais voilà les toros ne partageant pas cet objectif n’ont pas
permis de concrétiser les espoirs et les attentes qui étaient celles du torero
et les nôtres. Et les critiques unanimes s’accordent à afficher leur déception
du lot de Jandilla car finalement le meilleur toro de l’après-midi fut un
Bañuelos appelé à la rescousse en sobrero n°2 et qui a permis à Luque d'un peu s’illustrer.
Un après-midi terne, décevant, sans oreille, un rendez-vous tant
attendu et qui nous laisse bien déçu.
Pour commencer, Thomas dût chercher la bonne distance à son premier toro :
de loin il ne partait pas et de près il s’enroulait autour de lui, l’obligeant
à s’écarter. Tout ça a donné une faena difficile, sans liant, qui a manqué de
force. La deuxième épée entière a clôturé cette séquence. Salut au tiers.
Pour son deuxième, le tirage du sorteo lui avait confié la
destinée de « Jerarca » un vieux toro noir qui au campo déjà devait être le plus vicieux et pervers du lot.
Tout d’abord à son premier contact avec Thomas il lui enleva
la cape. Ensuite pour le tercio de piques on ne sait pas très bien pourquoi
mais le cheval lui présenta les deux fois le postérieur, ce qui donna des
piquotes maladroits. Et puis la série se poursuivit aux banderilles où Mathieu
plus que jamais « le Monteño » à son premier essai, les mit dans le
vide. Tellement rare qu’il s’y reprit par la suite de si belle façon, qu’il
obtint un salut de sympathie du public montois.
Et la faena démarrait à peine quant à la troisième passe à
droite, Thomas pris à la cuisse nous fit, par sa voltera, la première grosse
frayeur de la soirée. La faena reprit. Ce toro se montrait un peu conciliant à gauche mais n’avait
qu’une idée en tête… C’est donc sur un toque à droite que le toro fit deux pas
vers la muleta et finit sa charge en plein centre sur Thomas, le prenant par le
frontal heureusement entre les cornes. Encore une fois Thomas se releva. Dans
les arènes la tension était à son comble, la rumeur enflait « Arrête
Thomas » « Tue-le ». Oui, on a eu peur. Et Thomas héroïque
repris la muleta et sa faena. On a même vu en suivant une série à gauche qui
dans un autre contexte aurait mérité des Olé de fête.
Enfin il se décida à tuer ce méchant fauve. La première épée
ne fut pas la bonne mais la deuxième oui et quel bonheur pour nous de voir une
si belle épée après cet épisode d’angoisse et de peur. Las, ce toro mauvais jusqu’au
bout, ne voulait pas mourir de suite et on ne put sortir à cet instant le mouchoir qu’on avait pourtant tous préparé
et qui libérerait ainsi notre charge émotionnelle. Il fallut attendre le troisième
descabello pour enfin souffler en regrettant cette oreille qui aurait couronné
le courage et la volonté extraordinaires de notre matador. Belle ovation finale
pour un salut unanime.
Avec soulagement de savoir que Thomas s’en sortait sans trop
de mal (le diagnostic vint plus tard) on s’est retrouvé un peu dépité certes,
mais fiers de soutenir notre matador si volontaire et déterminé.
Rendez-vous maintenant à Istres dimanche prochain.
Suerte para todos.