Photo C. Vidal |
Point de pluie sur la capitale espagnole, pas un nuage, pas
une grenouille dehors, cette fois-ci nous n’avons pas eu de problème météo, au
contraire ce fut du grand soleil pour tout le monde.
L’équipe des amis et de la peña, s’est retrouvée après l’apartado.
Ceux qui y ont assisté avaient en tête ces cornes larges et bien relevées du N°
68 de chez Pallarés, que le sorteo avait destiné à Thomas pour l’après-midi.
Pas de toros de chez Palha, refusés par les vétérinaires, mais des Hoyos de la
Gitana « trouvés » en remplacement.
Donc après un cocktail de réjouissances gastronomiques,
savouré à côté de la Plaza de toros, et après une sieste bien méritée, retour aux
arènes, sous une forte chaleur. Pour compléter le décor, un public qui parait clairsemé
dans cette gigantesque arène, remplie pourtant à moitié. C’est vrai qu’à Madrid
le spectacle parait toujours trop loin et les bruits des conversations se mêlent,
dans un brouhaha permanent.
Pour le premier toro de Thomas, on retrouve « Menudero »
le N°68 et ses cornes tournées vers le ciel. Thomas le reçoit à la cape par une
belle série, avec beaucoup de classe et de franchise. Puis il l’emmène au
cheval avec fermeté en le laissant les deux fois à bonne distance. Enfin à
la muleta, avec l’élégance et la pureté de son style, il commence par une série
de naturelles. Le brouhaha dont je parlais plus haut s’arrêta pour faire place
à des « Olés ». La place devint attentive. Là-bas (au loin) Thomas calme,
serein, posé continuait à prodiguer sa
tauromachie, classique, épurée, distillant ses passes efficaces avec un toro
coopératif. Lors d’une de ces séries, arrivé à sa hauteur c’est-à-dire à deux
centimètres de sa taille, le toro s’arrêta, tourna la tête vers lui, et le regarda.
Que se sont-ils dit ?? Mystère. La conversation dura trois secondes,... longues.... Thomas ne bougea pas d’un centimètre et juste un frémissement de la muleta, et
le toro repartit. Beau moment…
Puis, comme on est à Madrid, pas de fioriture, le
public avait adhéré, le couple toro/toréro avait bien fonctionné, l’essentiel artistique
et technique était fait, vint donc l’étape de la mise à mort. Une préparation
méticuleuse, un engagement total, et… que se passait-il, nous avons vu notre
Thomas soulevé par le toro, et là, des cris, de l’inquiétude. On l’a cru embroché par
l’abdomen (en fait la corne est passée dans le gilet). Gros soulagement lorsqu’il se dégagea, et
qu’il fonça sur le toro pour lui signifier que c’était fini, qu’il était mort. L'épée était entière.
La peur d’un instant devint la joie du moment suivant. On a
brandi les mouchoirs, sifflé un président qui se faisait prier et la récompense
est tombée. Une oreille, une oreille à Madrid !
A ce moment-là, comment expliquer ce qui peut se passer dans
le subconscient de l’aficonado, fidèle supporter de Thomas. Comment expliquer
d’où vient la force et l’intensité de l’émotion. Pourquoi cette émotion, qui se
traduit par des comportements extrêmes, nous envahit-elle comme cela s’est
passé sur notre gradin. Pourquoi des pleurs, des gesticulations, des accolades,
des embrassades et des rires qui se
mêlent et ne se contrôlent plus. On ne peut pas décrire ce sentiment, il est
trop fort. C’est la magie de l’émotion, ressentie exclusivement dans une arène,
qui n’existe que dans ce contexte et qui nous marque pour toujours.
Que dire de son deuxième toro, le Hoyo de la Gitana? Rien…
Sur ce défi ganadero, certes on reparlera des Pallarés, mais
nous bien sûr, on reparlera de cette
oreille gagnée à la Ventas, de l’émotion qu’on a partagée dans les arènes et des
bons moments qui ont suivi, y compris tard le soir….
Félicitations Thomas, bravo, merci et forcément, suerte pour la suite.
Attention restez connecté sur le blog, une journée détente, à venir très prochainement, est en
projet.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire