mardi 26 juillet 2022

Mont de Marsan : deux oreilles pour Thomas.

 




Avec un lot de Predraza exceptionnels, Thomas sort en triomphe pour la clôture de la Madeleine.

Ce dimanche a vraiment commencé à midi : merci Patricia et Jean-Marc pour ce délicieux, gouteux et copieux moment passé à l’ombre épaisse du catalpa. Avec ça, pas de tension, pas de stress !!

Retour aux arènes avec les Pedraza de Yeltes qui présentaient, dans les corrales et sur les photos qui circulaient, un gabarit impressionnant. Pour des toros de cinq ans, ils montrèrent effectivement une sacrée présentation, associée à la puissance et la mobilité. C’est un fer extraordinaire qui arrive à allier cette force sauvage qu’on attend d’un toro de combat mais qui donne aussi dans la toreria, quand on leur permet.

Thomas a réussi cette gageure, il a fait exprimer à ses toros cette puissance en les envoyant aux piques, et il a su la canaliser pour fabriquer des faenas artistiques. Félicitations Maestro et respect.

Son premier « Jacobo » s’est distingué par son envie du cheval. Qu’importe la mise en suerte il était déjà parti dans le peto. Et pour la troisième charge on a eu droit sur le choc, à un plongeon  du piquero German Gonzalez qui a fait et fera la une des photos de tauromachie.  C’est à la cinquième tentative que le président a interrompu cette série au cheval, si rare au Plumançon.

Ensuite, Thomas fabriqua une faena plutôt droitière, avec des enchainements dans les séries qui tombaient justes, avec calme et élégance. L’épée fut entière ce qui fit lever la foule et sortir les mouchoirs blanc pour Thomas et bleu pour Jacobo.

Au deuxième « Deslumbrero » on eut encore droit à un tercio au cheval de grande qualité. Trois piques franches et sérieuses avec Juan José Esquivel, bien posé sur la selle de l’excellent cheval de l’écurie Bonijol, et tout à fait à l’aise dans le planté de pique. Ensuite Thomas à la cape exécuta des chicuelinas et laissa le toro se lancer pour une quatrième charge, que finalement il refusa.

Après un salut au public, Thomas lança sa faena au centre de l’arène avec deux passes inversées, il enchaina des passes sur la main droite, suivies de trois séries de naturelles d’une grande douceur. Accompagné au son d’une musique d’une égale douceur, avec en particulier une symphonie au cor, on a basculé dans un moment de bonheur rare, moment que l’on va chercher quand on va aux arènes. Thomas était heureux avec ce toro et nous aussi.

Avec une demi-épée efficace, le président a redonné du mouchoir, un blanc et un bleu.

Dans une ambiance de grande fête, tour d’honneur pour le toro, pour Thomas et le ganadero et salut aux piqueros. 

Le staff des corridas de la Madeleine était heureux et réjoui et à la Tumade, après la course, on était quelques-uns dans le même état !!!

PS : « Deslumbrero » vient de deslumbrar qui veut dire éblouir. Lorsqu’il lui a donné ce nom le ganadero ne pensait sûrement pas que ce vaillant exemplaire colorado allait éblouir tout Mont de Marsan juste avant les feux d’artifices du dimanche !

 

La temporada se poursuit à Villeneuve de Marsan, le mardi 9 août avec des beaux toros de Margé pour une corrida toute française : Dorian Canton et Adrien Salenc accompagneront Thomas.

Suerte para todos.


mardi 19 juillet 2022

Tyrosse: on était proche d'une grande tarde

 


Par 40°C il fallait avoir envie d’aller à une  corrida. Et pourtant on y était. Il faut dire que la journée démarrait par un pique-nique tiré du sac chez nos hôtes, Germaine et Guy, qui nous ont offert l’hospitalité et …, les glaçons.  Grand merci à eux.

Ensuite, l’ombre des platanes de l’arène de Tyrosse est extraordinaire. Aucun signe de déshydratation dans cette arène sauf pour nos voisins d’en dessous (des marseillais) qui avant d’en avoir les symptômes ont éprouvé le besoin de se rafraichir avec quelques pichets de bières.

Il y avait du public : 7/9 d’arène coté ombre et personne coté soleil !

Pour les toros, le lot des Pagés-Mailhan s’est révélé de très bonne facture, réguliers, vaillants, en particulier au début, avec des charges franches au cheval, certains un peu fuyants en fin de lidia mais donnant du jeu pour les toreros.

Justement les toreros présents au cartel ont montré de l’envie et globalement ont réussi à faire "tourner" les toros, pour donner un spectacle réussi. En plus ils s’étaient (sûrement) concertés pour être les trois, vêtus de rouge, comme le foulard des fêtes de Tyrosse.

Mais alors qu’a-t-il manqué pour que ce triomphe puisse être complet ?

C’est la faute aux épées, de façon générale pour les trois toreros et pour Thomas en particulier qui a laissé échapper encore une fois des trophées.

Il faut dire que la réussite à l’épée dépend de la résolution d’une équation à plusieurs variables, dont certaines un brin aléatoires. C’est que la pointe de l’épée doit rentrer dans un endroit bien précis de quelques centimètres carré, situé entre la colonne vertébrale et l’omoplate, la « croix », avec l’inclinaison qui va bien pour atteindre la région du cœur dans les entrailles du toro. Imaginez, déjà la pointe de l’épée est située à 90 centimètres environ de la main qui la tient, main qui elle-même se trouve au bout du bras, qui pour Thomas fait 1,05 mètre de plus. Et cette pointe doit entrer dans la croix juste derrière le berceau des cornes celles-là même qui peuvent suspendre la vie.  Donc on comprend bien la difficulté. Et ces derniers temps pour Thomas qui doit résoudre cette équation, il doit y avoir une variable inconnue qui l’empêche de réussir l’estocade. Et pas d’épée, pas de trophées.

Pourtant il a été à l’aise avec son premier, après deux jolies piques et de belles séries à droites et à son deuxième, un castaño de belle présentation, il a magnifiquement réussi les passes inversées au centre de l’arène (les marseillais n’en revenaient pas !) il a fait d’excellents redondos (dont un avec un changement de main particulièrement réussi) et des sorties par le pecho, mais malheureusement, l’équation de l’épée n’y était pas,…

Alors, on croise les doigts pour que les Pedraza de Yeltes de dimanche à Mont de Marsan puissent lui donner du jeu, bien lui présenter la croix au moment du dernier tercio et ainsi la pointe de l’épée guidée par un laser virtuel, rentrera au milieu et tuera avec effet immédiat. Que l’équation de la mise à mort soit résolue.

C’est ce qu’on espère, c’est ce qu’on lui souhaite, c’est notre vœu le plus cher.

Suerte Thomas.